Qui n’a jamais été tenté de vivre l’expérience du Paris Dakar ou du Rallye Aicha des Gazelles en regardant ces hommes et ces femmes à la TV.
Laure et Marina ont réalisé cette belle aventure en Mars 2022 lors du Rallye Aicha des Gazelles au Maroc et comptent bien renouveler l’expérience en 2024.
En exclusivité, j’ai pu recueillir leurs ressentis sur cette dernière édition.
De quoi vous glisser dans la peau de ces deux gazelles au caractère bien trempé.😉
Une interview inspirante, révélatrice d’une magnifique complicité qui unit ces deux cousines.❤️
Et oui, c’est maintenant officiel, EVENT B est partenaire de l’aventure THE WILD ADVENTURE 2024. Un privilège énorme que m’offre les filles et que je compte bien vous partager lors de chaque étape de cette aventure. 🌈✨
Merci encore pour cette magnifique opportunité 😍
Pourquoi le Rallye Aicha des Gazelles ?
LAURE : Moi, je ne connaissais pas trop. Enfin, j’en avais déjà entendu parler, mais je ne m’étais pas plus intéressée que ça. Et Marina m’en a parlé, elle m’a dit oui, moi, je vais faire le rallye avec ma sœur. Je lui ai répondu, ouais cool, ça a l’air sympa. Et après, je me suis renseignée, j’ai suivi pas mal leurs aventures. Je voyais des trucs, je voyais des trucs, ça a l’air ouf. Et du coup, je me suis dit, ouais, c’est pas mal, bon, il faut trouver quelqu’un. Bon, bah tant pis, je vais les suivre et on verra en fait comment ça se passera. Et après Marina est revenue, elle m’a raconté un peu plus mon histoire, ce qui avait été, ce qui n’avait pas été. Je lui ai dit, ouais, et puis du coup, tu vas faire quoi maintenant ? » Elle fait « J’ai envie de repartir, mais bon, voilà quoi, qu’est ce qui te manque ? » Elle me fait « Bah, j’ai plus de pilote quoi. » Je lui réponds « Bah moi. » Et elle me fait comme ça « Mais oui, mais tu sais ce que ça veut dire machin ?
Je lui ai dit, oui, j’ai un peu regardé et on verra. » et elle me fait « Bah, OK, ce qu’on fait, c’est que je te donne une documentation, tu la lis, tu prends le temps et après on en reparle. » Je fais « OK. » Elle m’envoie tous les trucs, je l’en prie, machin. Je lis le truc en une nuit, j’étais à bord sur les bateaux après. Et je lui envoie un message, « C’est bon, je viens. » Elle fait « Mais t’as lu ? » Je lui fais « Oui, t’inquiète, j’ai lu, c’est bon. Elle fait « Mais tu… ? » Je lui fais « Non, t’inquiète, c’est bon. » Et elle fait « OK. Et en fait, j’ai trouvé ça génial. Même l’engouement qu’elle avait, l’ambiance. Quand j’ai vu, j’ai regardé surtout sur M6, j’ai suivi aussi les trajectoires qu’elle faisait. Je me dis, mais ça a l’air dingue et après, je me suis vite pris au jeu de la compétition et c’est ça qui m’a poussée après dedans. Voilà.
MARINA : Pour ma part, je suis tombée amoureuse de ce truc quand j’étais petite et que je le voyais à la télé. Je trouvais ces femmes absolument extraordinaires. Je n’avais pas conscience que tout le monde pouvait y participer. Et puis, quand j’ai eu l’âge de le faire, je me suis lancée et je pense que j’ai Choisi ce rallye particulièrement parce que je pense que c’est plus exigeant en termes de rallyes féminins. Et moi, j’aime bien la difficulté. J’aime bien me confronter à mes limites. C’est celui que j’ai choisi pour ça.
Quel est votre pire souvenir ?
LAURE : C’est peut-être quand… à Merzouga. La première fois où on a eu des dunes, ce n’est pas tant la journée qui a été compliquée, ça a été très compliqué, mais c’est l’attitude de certaines filles, c’est que moi, je ne supporte pas l’injustice. Et pour moi, il y a des filles qui n’ont pas respecté les règles. Le fait qu’elles n’ont pas respecté les règles, elles ont gagné des places pour ça. Et moi, ça, je ne supporte pas. Le lendemain, Marina m’a raconté une anecdote d’un équipage qu’elle avait entendu s’être vanté de ce truc-là. Et en fait, je me suis mise à pleurer, pas de tristesse, mais de nerfs, parce que j’ai envie de les fracasser, vraiment. Parce que je me dis, mais c’est injuste. Nous, on s’est galéré toute la journée. Il y en a qui ont été meilleurs que nous. On n’a pas fini ce trajet. Ça a été la seule fois d’ailleurs. Et ces nanas-là, elles ont… Désolée, elles ont triché, il n’y a pas d’autre mot. Et elles se sont vantées d’être passées de là à là. Et moi, ça, je n’en ai pas. Je ne pouvais plus les voir.
MARINA : Moi, mon pire moment, ça a été notre avant dernière journée. Le premier jour de la dernière étape, de l’étape six. Ce qui m’a fait chier, c’est le côté fataliste, parce que ça a aussi été ma pire journée sur ma première édition. Et là, je me retrouvais dans la même situation avec les tempêtes de sable qui faisaient qu’on était perdu, qu’on ne voyait rien. Et vraiment, c’était vraiment le côté fataliste qui m’a un peu abattue, moi, ce jour-là. En plus, on était obligé de prendre des pistes. Et moi, les pistes, je suis une merde sur les pistes. Vraiment, je suis nulle. Et on sait aller au cap, on sait aller tout droit, mais les pistes, non. Et ça, ça a été ma journée de l’enfer. Ce ne sont pas vraiment les pistes. Non, ce ne sont pas vraiment des pistes.
Quel est votre meilleur souvenir ?
LAURE : C’est facile. C’est le lendemain de la première étape. Il y a le classement, tous les matins, de ton classement d’étape. Et c’était la première fois, au final, que j’allais avoir le résultat d’un classement. Je me souviens, Marina m’a dit « Oui, on part en ligne 4. » Je dis « OK, cool. » et puis rien. Je continue à plier mes petites affaires et tout. Elle me regarde, elle me redis « OK, on part en ligne 4. » et me dit « bah, c’est tout. ». Je dis « bah Oui » et là, elle me dit « Mais tu ne montres pas combien on est ?»,
je dis « Non, je vais pas penser à ça » et c’est à ce moment-là que j’ai compris que la compèt, c’était important pour moi. Elle m’a dit « On est quatrième. » Je fais « Comment ça, on est quatrième ? »elle fait « On est quatrième à deux kilomètres de la première. » et à partir de ce moment-là, j’étais tellement contente et je voulais plus descendre en dessous de quatrième, mais ça arrive. Mais pour moi, c’était le plus beau moment avec… Je suis tellement complète que ce truc-là, c’était incroyable. C’est mon premier rallye et je suis quatrième.
MARINA : Moi, le plus beau moment, je pense que c’était le mème. Pas tant pour l’aspect compet, mais effectivement, quand j’ai vu qu’on était quatrième, j’ai trouvé ça incroyable parce que ce n’est même pas quelque chose que j’avais envisagé de pouvoir être quatrième. C’est là que je me suis rendu compte, je pense, de la force de notre duo. Je me suis dit « Merde, on est capable de faire ça toutes les deux. » Ouais, ça m’a paru assez incroyable. J’ai l’impression d’accéder à quelque chose qui était inaccessible et ça a ouvert un champ des possibles. Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai su qu’on repartirait après, alors qu’on a commencé tout juste.
Quel est le moment que vous avez le plus détesté ?
LAURE : Ce n’est pas un truc sur le rallye, c’est un moment particulier. Je n’ai pas aimé ma journée marathon, l’avant dernier. Je l’aime. Où il y a eu toutes les tempêtes de sable, parce que ça n’allait pas comme on voulait et ça m’a dégoûtée. J’étais dégoûtée parce que jusqu’ici, on avait une chance incroyable, on n’a pas eu trop de problèmes, mais ce jour-là, c’était l’enfer et je ne comprenais pas pourquoi. Je me suis dit « Ce n’est pas possible ». Je sais très bien qu’il y en a qui ont vécu cet enfer là tout le rallye. Nous, on l’a vécu une journée et je me suis dit « Non, ce n’est pas possible ». C’est ça, c’est que cette journée-là, je me suis sentie nulle et pour moi, c’est inacceptable d’être nulle. Ce n’est pas possible. Ce qui est bien, c’est que je me flagelle moins que ma navigatrice. C’est ça que je n’ai pas aimé, mais il y a pas un truc sur le rallye en général que je n’ai pas aimé. J’ai adoré toute cette aventure.
MARINA : Moi, ce que je déteste, je pense que je peux utiliser le mot, c’est le matin, sur le rallye. Pour moi, vraiment, ça se rapproche du supplice. Je pense que Laure peut en témoigner. C’est vraiment un calvaire. Temps que le café n’est pas servi. Ça allait mieux après. Le matin, j’ai vraiment lutté, mais tous les matins. Tous les matins, ça a été ça le plus difficile pour moi, je pense. Alors que la première fois, ça avait été, mais là, la deuxième, non, je n’encaissais pas du tout. Je n’encaissais pas du tout. C’était long, il fait froid, il y avait les fois, on avait la tempête de sable, donc c’était d’autant plus difficile. Je pense que les matins, je n’ai vraiment pas apprécié. Même avec le recul. Non.
Quel est le moment que vous avez le plus aimé ?
LAURE : Ce que j’ai le plus aimé sur le rallye, honnêtement, c’est la compet. La compet et la complicité que j’ai eu avec Marina, c’est un tout. Je n’ai pas vraiment de truc que j’ai le plus aimé. J’ai aimé vraiment notre complicité. C’est toujours soutenu sans vraiment se prendre la tête. Tu ne t’en veux pas. Et moi, la compet, j’adore. J’ai adoré la compet. Je vis pour la compet sur le rallye.
MARINA : Moi, ce que j’ai le plus aimé, je pense que c’est notre complicité aussi. On savait qu’on était déjà complices, mais pour le coup, c’était vraiment hyper facile. C’était simple. Ce n’était pas long de passer une journée entière ensemble. Pas de prise de tête. Je pense que ce sont les moments qu’on a partagés, même dans l’espace de trois semaines. C’était ouf. Et puis l’aspect course, pour le coup, que j’ai vécu cette année-là était vraiment cool aussi.
Quel est la plus belle qualité de ta partenaire ?
LAURE : La plus belle qualité de Marina, je pense que c’est sa patience avec moi. Parce que je sais que je réagis à chaud et sur un coup de tête tout le temps. Et je sais que desfois, ça doit être soulant. Parce que je peux être en train de rigoler d’un coup et il y a un truc qui va me saouler. Ça va me saouler direct. Je vais m’énerver direct alors qu’il n’y a pas lieu. Ça peut être un truc minime, mais ça va me saouler. Et elle, non, elle le prend toujours bien. Ça ne la dérange jamais. Il y a un moment, je me suis énervée vraiment. Elle me dit « Pourquoi tu t’énerves ? »je fais « Parce que ça me fait du bien. » elle me fait « OK. » et après, on est repartis. Vraiment, elle a de la patience pour ça, que ce soit pour mon caractère et aussi sur le rallye, toujours smooth. C’est bien ça.
MARINA : Moi, ta plus grande qualité, j’allais dire un peu la même chose, c’est ta patience avec moi, parce que je pense aussi que je n’ai pas un caractère facile. Je pense que le matin, je suis peut-être chiante, il ne faut pas me parler, mais tu me fous la paix et tu désamorces vachement le truc aussi. Dès que je suis un peu énervée ou quelque chose, tu arrives vite à faciliter le truc et à faire en sorte que ça soit plus léger, plus light, plus drôle.
LAURE : C’est peut-être qu’on se connaît, c’est qu’on connaît les réactions de chacune. On sait que tu n’es pas énervée l’une contre l’autre, tu es énervée contre toi-même. Je pense qu’à partir du moment où on accepte ça l’une de l’autre, on sait que peu importe si tu es énervée ou quoi que ce soit, ou que je suis énervée, tu sais que ce n’est pas contre l’autre. Je suis énervée contre moi même, comme tu peux être énervée contre toi-même.
MARINA : Du coup On se comprend. Quand j’étais énervée pour la navigation, tu me disais, je comprends, moi, je ferais une connerie, je serais énervée. Contre moi.
LAURE : Tu sais, je ne peux pas être énervée contre elle. Je suis incapable de faire ce qu’elle fait. Non, ce n’est pas possible.
Quel est le plus gros défaut de ta partenaire ?
LAURE : Ce n’est pas un gros défaut. Marina, c’est quelqu’un qui est très exigeant dans la vie de tous les jours et elle l’est aussi sur le rallye. Il y a desfois des exigences dans des choses qui, pour moi, par exemple, n’ont pas d’intérêt. Marina, elle est maniaque sur ses petits trucs, ses petites cartes, ses machins. Desfois, on perd du temps parce qu’il faut bien ranger le petit crayon, que la gomme soit bien là, que la carte soit bien pliée d’un côté. Pareil, pour ses petites virées personnelles, il faut faire trois fois le tour de la voiture, parce qu’il faut trouver le bon endroit. C’est des petites maniaqueries comme ça, mais ça reste mignon, ce n’est pas non plus un truc… J’ai appris à vivre avec, ça ne me dérange pas plus que ça. C’est vraiment le petit truc qui fait perdre des fois du temps sur les journées, mais après, ce n’est pas non plus… Il n’y a pas de gros défauts qui me dérangent. C’est vraiment les petites maniaqueries comme ça, mais ça se fait. J’attends. Du coup, Marina ?
MARINA : Elle sait c’est ce que je vais dire hihi. Ça va être tout à fait raccord avec ce qu’elle vient de dire. C’est son manque de patience. Je pense qu’elle est patiente envers mon caractère, mais par contre, envers le rythme de course, pas du tout. Par exemple, quand elle va s’arrêter, je lui ai dit plein de fois, elle va s’arrêter 50 fois faire pipi. Si moi je lui dis j’ai envie de faire pipi, oula quand on s’arrête ?
LAURE : Attends, pourquoi ? Parce que moi, je fais pipi, j’ouvre la portière, je fais pipi en 20 secondes. En deux secondes, tu fais pipi. Marina, trois tours de voiture, un tour de buisson, on trouve un endroit.
Et après on se pose.
MARINA : Dès qu’il faut que je sorte, par exemple pour trianguler, ça prend du temps. Elle a de la chance que je commence a avoir un peu d’expérience et que je le fasse dans 5 à 10 minutes quand même. Mais dès que… Je vois qu’elle tourne la tête de l’autre côté, elle a envie de soupirer, mais elle ne soupire pas. Et du coup, quand je sors, si je prends un peu de temps, j’entends qu’elle éteint le moteur.
Et elle ne dit rien. Et au bout de deux minutes, elle me dit « Bah du coup, j’ai éteint le moteur hein ? et du coup, après, elle vient à moi, elle est là et répète. « Bah du coup, oui, j’ai éteint le moteur. » Oui, j’ai compris le message.
LAURE : La pauvre, elle n’a même pas le temps de remonter dans la voiture qu’on est déjà partie.
MARINA : Je remonte dans la voiture, tu me jettes ma carte. Ceinture. Alors on part, je vais jouer ma carte en vrac, j’ai plus de crayon, de machin, je ne suis pas attachée. Tu as déjà le pied sur l’accélérateur. Non, non, pour le rythme de course, tu n’es pas patiente du tout.
LAURE : Non, mais c’est vrai, C’est vrai en plus. Je sais, tu le sais.
Quelles sont vos envies pour l'édition 2024 ?
LAURE : Moi, clairement, je vais faire déjà mieux que ce que j’ai fait en termes de classement. Après, en termes de comment j’ai vécu le truc, je ne changerai rien et je veux que ce soit tout pareil. Après, je me rends compte qu’on a eu un rallye presque parfait dans le sens où on a eu un binôme de choc. Je sais que c’est possible que ça n’aille pas aussi bien, que ça n’a été pas au niveau de la complicité, mais au niveau de la course peut être. Il y a des décalages. Mais c’est clair que je cherche un classement ++, c’est clair.
MARINA : Alors moi, 2024, j’aimerais bien, une bonne fois pour toutes, prendre confiance en ma navigation parce que hors course, j’arrive à me dire que je suis une bonne navigatrice. Je le vois à nos résultats. Quand on rentre, qu’on voit nos tracés, je le vois, mais pendant le rallye, je doute chaque minute. C’est toujours Laure qui est obligé de me dire « Non, je te fais confiance, on continue » et ce serait vraiment ça. Oui, forcément, il y a une ambition de classement avec ce qu’on a fait il y a un an et demi. L’année dernière, on aimerait bien faire mieux. On aimerait bien faire au moins un top 10. On sait qu’on peut faire même mieux que ça. Je pense qu’on le sait. Donc on va le tenter.
Merci encore les filles pour ce très bon moment partagé et de m’avoir transcrit toute cette aventure sans filtre. ✨
C’est un réel bonheur de vous connaitre et de vous suivre dans cette nouvelle édition 2024.🥰
#teasing 😂