Trail Grand Raid des Pyrénées – Tour du Moudang 2022

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Trail Grand Raid des Pyrénées – Tour du Moudang 2022

Voici mon 1er article, le récit de ma dernière expérience sportive hors du commun.

Bon voyage et surtout regardez la vidéo jusqu'au bout, petite surprise à 12'53 😉

C'est quoi ce Trail Grand Raid des Pyrénées ?

Fin Août, je me suis lancée dans le Tour du Moudang, célèbre Trail de 63 kms du Grand Raid des Pyrénées avec 3 500 M de D+.

 

Un an auparavant, j’étais sur le 40 kms du Tour du Néouvielle. C’est suite à cette course que j’ai décidé de me donner ce challenge, qui sur le papier s’annonçait plutôt compliqué mais tellement jouissif 🙂

J’avais pris tellement de plaisir à découvrir cette région, ces paysages uniques et bouleversants, où le temps s’arrête et où l’on ne fait plus qu’un avec la Nature.

J’étais résignée à aller au-delà et à vivre une expérience encore plus forte.

Nous sommes arrivés la veille de l’épreuve, après une pause « courses » à l’Intermarché du coin avec le reste de la Team, nous avons été retirer nos dossards au village. Stress et adrénaline étaient bien là.

Pour relâcher toutes ces émotions, petit bain entre copains dans la piscine du gîte, le tout accompagné de l’orage retentissant dans la montagne. Le décor était planté.

Puis vient le moment fatidique de la préparation du Camelbak : respecter tout le matériel obligatoire, tout en optimisant l’espace pour ne pas être trop chargé pendant cette journée de course.

Un bref dîner avec des crudités et féculents pour bien tenir le lendemain. Puis une séance de yoga pour détendre tout ça, et enfin le dodo tant mérité.

3h30 : Bip bip bip, le réveil sonne !!! Après 3h de sommeil, me voilà fin prête et surexcitée à vivre cette expérience pour laquelle je me prépare depuis des mois.

5h00 : Nous partons avec mes 2 compères et nos supporters pour la ligne de départ. 

Le gîte situé à 1 km, nous y allons tranquillement en marchant au clair de la lune. 

Tout le monde est sur la place, équipé et prêt à affronter ces montagnes et ces 63 kms. Un bisou et c’est parti. 

L’émotion est indescriptible quand j’embrasse mon père et que je lis la fierté dans ses yeux. Blessé, il ne peut pas m’accompagner dans ce rêve, mais j’irai au bout, pour lui, pour son combat qui l’empêche de vivre cela. 

5h30 : Le combo joie/adrénaline/amour m’empare, et comme à l’accoutumée, des larmes commencent à m’envahir.

Après quelques exercices pour réveiller tous les traileurs, le décompte est lancé.

 » 5, 4, 3, 2, 1, 0  » : c’est parti pour une aventure hors du commun qui se terminera bien, je l’espère.

Leitmotiv de la journée, avancer petit pas par petit pas, et prendre du plaisir.

Un de mes compères est parti devant, et nous avançons avec mon autre compère tranquillement. 

1 er ravito passé largement dans les temps. Notre ami nous rejoint et nous nous rassasions ensemble. 

Nous repartons, requinqués et prêts à affronter la 2eme étape.

Tout se passe très bien, notre ami nous a devancés mais nous continuons à notre rythme.

2ème ravito : toujours dans le bon timing ; un petit encas : Tuc, fromage et jambon sec, … mes pêchers mignons.

Nous repartons frais comme des gardons :). La vuvuzela de nos supporters n’est pas loin.

Ils sont bien là, c’est la fête ! Ils chantent et nous encouragent, un concentré de vitamines et de bonheur.

Photos, rires et nous voilà repartis pour la 3ème étape qui s’annonce beaucoup plus dure.

Des montées qui s’enchainent sans en voir le bout, où la fatigue commence à se faire ressentir. Nous sommes au 34ème km de courses mais il faut tenir.

Notre 3ème ami nous rejoint avant l’ultime montée de trois kms, nous avançons toujours petit pas par petit pas.

Chacun commence à avoir le corps qui devient douloureux.

Un de mes compagnons ne peut pas manger car il ne digère pas, l’autre a mal à son genou, et de mon côté, ma hanche est devenue sensible depuis 15 kms.

La douleur s’estompe uniquement lorsque je cours, ce qui complique les montées.

Mais il faut tenir car le 3ème ravito est proche.

Je suis devant mes amis de Trail à grimper tout en chantant à haute voix  » Allez Béré, Allez Béré « , me voir me surpasser, les encourage à tenir et à prendre sur eux.

La descente abrupte sur 1,5 kms me soulage un peu, et l’arrivée au 3ème ravito fait du bien. Nos amis sont présents, c’est tellement réconfortant.

Nous nous reposons et se ravitaillons tranquillement. Cette étape a été éprouvante.

Mais il faut déjà repartir.

Une montée qui ne s’arrête plus nous fait face, mais les entendre chanter en bas, décuple nos forces.

Après 2h30 d’effort, nous parvenons au sommet.

Je suis toujours devant mes compagnons de course pour les booster dans l’effort, en faisant de petites pauses pour avancer étape par étape.

Nous cheminons posément, un pied après l’autre.

Nous dépassons des coureurs, puis ils nous redépassent.

Nous nous encourageons tous, : une belle chaine de solidarité et d’entraide se créée.

Je me souviens avoir rigolé avec trois rugbymen du coin qui participaient à la course. L’un d’entre eux l’avait déjà faite et encourageait un de ses amis en lui disant que c’était la dernière montée avant le sommet.

Nous avons plaisanté à ce sujet en ironisant la situation si ce n’était pas le cas.

Une fois arrivés au sommet, un paysage magique s’offrait à nous. 

Ereintés mais tellement fiers d’avoir accompli le plus gros morceau de la course.

En réalité, il n’y avait pas une mais deux montées avant le sommet !

Enfin voici le moment tant attendu de la descente : 5 kms et 1 000 m de dénivelés, malheureusement dans le brouillard, où on n’y voyait pas à 30 m.

C’est alors que nous avons pris conscience des raisons du balisage si présent.

En effet, nous avons failli nous perdre en partant à l’opposé, cependant notre 3ème compère qui restait derrière, nous a ramené sur le bon chemin tel un berger surveillant et rappelant ses moutons 😉

Et soudain, l’orage et la pluie se sont invités à la course : une descente glissante et sinueuse dont on se souviendra.

Nous sommes malgré tout bien arrivé au 4ème ravito.

Nous nous sommes abrités sous une tente, où il ne restait plus grand chose niveau ravitaillement. Mais nous avons pu tout de même boire une bonne soupe qui nous a permis de nous réchauffer car nous étions trempés.

Nous tenions le bon bout, car les bénévoles nous disaient qu’il restait huit kms.

Mais au fur et à mesure que nous avancions, nous avions la sensation que les kilomètres s’allongeaient.

Arrivés au 58ème km, nous avons croisé des supporters, qui pensant bien faire, nous ont indiqués qu’il ne restait que dix kms.

Moralement cela m’a achevé car j’étais épuisée, mais il fallait tenir, et c’est là que mes 2 compères ont été ma force.

Deux kms plus loin, nos amis venus nous encourager attendaient sous une pluie battante depuis plus d’une heure.

J’ai foncé tête baissée. Les larmes coulaient, j’étais à bout de force. 

Mon père essayait de capter mon regard pour m’apaiser mais je n’y arrivais plus.

Mon coach, qui faisait la course du lendemain, me fixait du regard. Et là je lui disais que je n’en pouvais plus, à quoi il me répondait « si, tu en es capable ».

Beaucoup de réconfort et nous sommes repartis sous une huée d’encouragement.

C’est magique de vivre cela et d’être autant soutenus, il n’ y a rien de plus beau.

La prochaine étape était l’arrivée !!!

Nous alternons course et marche pour terminer, et éviter d’arriver tard dans la nuit.

Quelques promeneurs étaient encore là à nous encourager.

Un des supporters qui m’a pris pour un homme, m’a encouragé avec  » oh bravo belette », quand il s’est aperçu que j’étais une femme.

La confusion de cet homme nous a permis de terminer la course dans la rigolade et d’avoir un nouveau surnom 😉

21h34 : Main dans la main, nous descendons tous les trois le pont qui mène à l’arrivée, cherchant nos fidèles supporters.

En vain.

Quelques amis qui venaient d’arriver de Nantes nous attendaient sur la ligne d’arrivée.

Les autres ayant estimé notre arrivée à 22h30 😉

Ils étaient tellement déçus et frustrés de ne pas avoir pu assister à l’arrivée alors qu’ils nous avaient suivis durant toute la course.

D’ailleurs, petite anecdote à ce sujet :

Quand nous sommes passés devant notre logement, j’ai proposé qu’on crie au cas où ils seraient dans le logement.

Ce à quoi mes compères m’ont répondue :  » ils nous attendent à l’arrivée, c’est sûr », hihihi la blague.

En tout cas, nous l’avons fait.

Nous avons été présents les uns pour les autres à chaque moment de la course.

Une expérience humaine tellement riche et inoubliable.

Joie, tendresse, rire et surtout pleurs ont marqués cette arrivée une fois tous réunis.

Puis de magnifiques témoignages d’amour de nos proches qui suivaient notre exploit sur l’application.

La bière d’arrivée tant attendue tout au long de cette journée a coulé à flot.

Une bonne douche pour se délasser, un repas assez léger pour reprendre des forces et surtout une bonne nuit de sommeil étaient nécessaire.

Une nuit qui fût pour le coup assez courte, puisque le lendemain, c’était à notre tour d’enfiler le déguisement de supers supporters pour nos amis 🙂

Merci à mes deux compagnons de course, Olivier et Christophe, je n’oublierai jamais cette aventure.

Merci à tous nos supporters sur place et ailleurs.

Il ne faut jamais oublier que sans supporters, nous ne sommes rien.

Leur rôle est essentiel, leurs sourires et leur bienveillance sont l’essence de notre dépassement de nous-même.

RIEN N’EST IMPOSSIBLE

J’espère que cette lecture vous a plu, je vous laisse continuer de rêver à travers ces images. 

Petit clin d’oeil à la 12’53 😉